LéGISLATIVES : BERNARD CAZENEUVE ET JULIEN DRAY TIRENT à BOULETS ROUGES SUR « LE FRONT POPULAIRE »

Pour ces figures de la gauche française, au sens large, Léon Blum se retourne dans sa tombe, ce mardi matin. Bernard Cazeneuve, ancien cacique du PS, et ministre de l’Intérieur sous la présidence socialiste de François Hollande, a tiré à boulets rouges sur l’accord négocié ce lundi soir entre partis de l’ancienne Nupes pour partir unis aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet prochain.

« L’extrême droite menace gravement l’unité et la concorde nationale. Il faut pour l’affronter de la clarté sur les valeurs et de la sincérité dans les convictions », déclare l’ancien ministre socialiste dans un tweet sur X ce mardi. « Le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec LFI. Sauf à tout trahir de l’héritage de Blum », tacle un Bernard Cazeneuve qui visiblement ne digère pas cette nouvelle alliance à gauche sous la bannière du « Front Populaire ».

Idem pour Julien Dray, le cofondateur de Sos Racisme, et ancien socialiste qui lui aussi ne comprend pas que Raphaël Glucksmann accepte de faire campagne aux côtés des barons de LFI aux discours très radicaux ces derniers mois, notamment sur la question de Gaza. « Le paradoxe de l’accord pourri d’hier soir s’il va jusqu’au bout c’est qu’il peut sauver la mise à Macron. Car des milliers d’électeurs de Glucksmann n’accepteront pas de plier face au hamasland de LFI », commente très sarcastiquement ce Mitterrandien historique.

La « Nupes bis n’est pas la solution mais un problème ! »

« Ça ne passe pas… Il suffit de lire la toile ce matin de répondre aux appels multiples d’ami(e) s de gauche pour comprendre que cet accord si tant est que c’en est un de Nupes bis n’est pas la solution mais un problème ! », insiste-t-il encore sur le réseau social X, ce mardi matin.

Rachel Khan, ex-écologiste, aujourd’hui proche de Renaissance, elle aussi abonde dans le sens d’un affront fait à Léon Blum. « Une vive pensée à Léon Blum, 1er Ministre du Front Populaire. Déporté à Buchenwald en 1943. Un rescapé (donc) dont une certaine gauche souille, ce soir, la mémoire pour un plat de lentilles. #Front Populaire », écrivait-elle hier soir sur X.

Un positionnement qui trouve un certain écho chez plusieurs institutions juives qui ont dénoncé avec vigueur ce mardi l’appel à des candidatures uniques à gauche pour les législatives, y voyant une « honte » et un « accord infâme » avec La France insoumise qu’elles accusent d’antisémitisme.

« Nous avons posé un cap clair et nous nous y tiendrons »

Du côté de Renaissance, on se réjouit de cette dissension à gauche, qui, l’espère le parti du président Macron, ramènera des électeurs de Raphaël Glucksmann vers la Macronie lors des législatives. « Merci Bernard Cazeneuve. Il existe encore à gauche des personnalités qui ne transigent pas avec les valeurs républicaines », se félicite l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Marc Ferracci, député Renaissance des Français de l’étranger sur X.

« Bernard, la gauche se lève, là. Et elle dessine un horizon », a tenté de défendre la députée écologiste Sandrine Rousseau auprès de Bernard Cazeneuve.

Face à cette fronde à gauche, on rétropédale en termes de communication du côté du camp Glucksmann. Le quotidien l’Opinion affirme même que l’entourage du dirigeant de Place Publique annonce son intention de quitter les discussions sur la constitution d’un « Front populaire » s’il y a un alignement total sur les positions de LFI.

« Nous avons posé un cap clair et nous nous y tiendrons. Face au RN aux portes du pouvoir, il est irresponsable de refuser de discuter du rassemblement. Mais l’union ne peut pas se faire au prix du renoncement aux principes », a depuis assuré Raphaël Glucksmann sur Twitter. Ambiance...

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