CES SALARIéS ONT SAUVé LEUR ENTREPRISE EN 43 JOURS : « PERSONNE N’AVAIT ENVIE QUE çA S’ARRêTE »

Après des semaines de travail et de négociations, les salariés de La Meusienne, située à Ancerville (Meuse), ont obtenu la reprise de leur entreprise sous forme de société coopérative de production (Scop), évitant ainsi la liquidation judiciaire. La quarantaine de salariés associés a repris le travail le 8 juillet dernier.

Une véritable victoire du collectif. Le 3 juillet 2024, le tribunal de commerce de Bar-le-Duc (Meuse) a autorisé les salariés de La Meusienne, une entreprise de tubes située à Ancerville, à reprendre les rênes de la structure sous forme de société coopérative de production (Scop). Désormais, ce n’est plus un dirigeant mais la quarantaine de salariés qui gère l’entreprise.

Roxanne Creutz est arrivée dans l’entreprise en 2021 dans le cadre d’un stage et n’est jamais repartie. « Tombée dans le milieu du tube », la jeune femme de 28 ans a toujours cru à la pérennité de la société. « Cette entreprise elle est viable, elle a un savoir-faire quasiment unique, nous confie-t-elle. J’avais une vision pour le site, il y avait des choses à mettre en place. »

Un projet né en quelques jours

Mais La Meusienne a été officiellement placée en redressement judiciaire le 22 mars 2024 et avait jusqu’au 17 mai pour trouver un repreneur. Un groupe s’est positionné… avant de se rétracter le 13 mai. « Je m’en souviendrai toute ma vie : on sort de réunion et on apprend que le repreneur retire son offre, se souvient Roxanne Creutz. On s’est sentis frustrés, sous le choc. »

Immédiatement, la jeune responsable de gestion contacte l’Union régionale des Scop Grand Est, qui l’aide à monter un plan d’investissement pour une reprise sous forme de Scop. « Dès le lendemain je suis arrivée et j’ai dit aux salariés : Je vais lancer un truc, est-ce que vous me suivez ?, se souvient encore Roxanne Creutz. Et ils m’ont répondu oui dès le départ. »

« On nous a donné beaucoup de force »

La gestion d’une entreprise en Scop n’est pas évidente. « Il faut faire la bascule mentale de passer de salarié à salarié associé », explique la jeune femme. Mais en quelques jours, quarante salariés (sur les 90) se sont positionnés en faveur du projet. « La Meusienne c’est quand même 125 ans d’histoire l’année prochaine. Personne n’avait envie que ça s’arrête. »

L’entreprise a aussi été très soutenue par ses clients, dont certains se fournissent exclusivement auprès de La Meusienne depuis 10 ou 15 ans. « Il y a eu un vrai engouement de leur part, se réjouit Roxanne Creutz, qui a joint les messages de soutien et de remerciement au dossier de Scop présenté au tribunal de commerce. On nous a donné beaucoup de force, souhaité beaucoup de courage. »

Une entreprise « collaborative » qui regarde vers l’avenir

Le résultat de tous ces efforts est là : en un mois et demi, Roxanne Creutz et ses collègues ont monté un plan de financement validé par la justice. « Des banques qui se positionnent en 43 jours, c’est rare », nous précise la gérante du site. Élue à l’unanimité juste avant la reprise, elle regarde désormais vers l’avenir. « On vivait de mois en mois, là on voit où on va aller, on peut se projeter et avancer. »

Depuis le 8 juillet, La Meusienne a donc officiellement repris son activité avec 41 salariés associés, tous partie prenante aux décisions de l’entreprise comme l’expliquait le 3 juillet France 3 Grand Est . « Il y a une certaine effervescence et une vraie convivialité, nous confie Roxanne Creutz. On travaille tous ensemble, il y a de la cohésion. Ce n’est plus une gestion subie, c’est une gestion collaborative. C’est vraiment notre collaboration à tous qui fait qu’on aura une entreprise florissante. »

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