MAHJOUB MAHJOUBI : LA JUSTICE VALIDE L’EXPULSION DE L’IMAM

La justice valide l’expulsion de Mahjoub Mahjoubi. Le tribunal administratif de Paris a rendu sa décision ce lundi après avoir examiné vendredi une requête déposée par l’imam expulsé jeudi 22 février vers la Tunisie, accusé d’avoir proféré des appels à la haine visant les femmes et les juifs dans ses prêches. Imam de la petite ville de Bagnols-sur-Cèze (Gard), Mahjoub Mahjoubi a été interpellé puis expulsé jeudi 22 février vers la Tunisie.

L’avocat de Mahjoub Mahjoubi, Me Samir Hamroun, avait déposé une demande de référé-liberté (une procédure en urgence) pour contester auprès du juge des référés du tribunal administratif l’arrêté d’expulsion pris par Gérald Darmanin en personne à l’encontre de son client. Il assure avoir interjeté appel de la décision devant le conseil d’Etat qui statuera en référé.

Le ministre de l’Intérieur, lui, a salué cette confirmation judiciaire, contre « l’imam qui incite clairement au séparatisme ».

Dans sa décision, la juge des référés estime que « M. Mahjoubi développe un discours théorisant la soumission de la femme à l’homme », qu’il « tient des propos contre les principes de la République » notamment « en faisant l’éloge de la charia » et « une apologie du djihad ». Elle considère enfin que les propos de l’imam « envers les Juifs désignés notamment comme les ennemis historiques des musulmans qu’il faut combattre sont constitutifs d’actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre les Juifs ». Face à « un comportement d’une particulière gravité », la juge a estimé que l’expulsion avait été décidée à bon droit. Elle ajoute que la situation familiale du religieux - son épouse est « Tunisienne, sans emploi lucratif », l’état de santé d’un de ses enfants ne « nécessite qu’une surveillance deux fois par an » - permet de « reconstituer la cellule familiale » en Tunisie.

Accusé de propos anti-France

Installé en France depuis le milieu des années 1980, marié et père de cinq enfants, l’imam était dans la ligne de mire du ministre de l’Intérieur, qui avait demandé quelques jours avant son expulsion le retrait de son titre de séjour. En cause, notamment, la diffusion d’une vidéo dans laquelle Mahjoub Mahjoubi qualifiait le « drapeau tricolore » - sans préciser s’il s’agissait du drapeau français - de « drapeau satanique » qui n’aurait « aucune valeur auprès d’Allah (Dieu en arabe) ».

VIDÉO. Mahjoub Mahjoubi, l’imam accusé d’un prêche anti-France et menacé d’expulsion

Il était notamment reproché à Mahjoub Mahjoubi la diffusion d’une vidéo dans laquelle il qualifiait le « drapeau tricolore » — sans préciser s’il s’agissait du drapeau français — de « drapeau satanique » qui n’aurait « aucune valeur auprès d’Allah ».

Il s’était défendu en évoquant un « lapsus », expliquant qu’il dénonçait en réalité les rivalités entre supporters des pays du Maghreb au cours de la récente Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football. « Je n’ai pas insulté la communauté juive ni le drapeau français », a déclaré vendredi à l’AFP l’imam, âgé de 52 ans, dont l’épouse et les cinq enfants sont de nationalité française.

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