UN HOMME TUé PAR LE TIR D’UN GENDARME APRèS UN REFUS D’OBTEMPéRER PRèS DE TOULOUSE

Un automobiliste de 28 ans a été mortellement touché à la tête par un gendarme près de Toulouse (Haute-Garonne), dans la soirée du jeudi 25 juillet 2024, après un refus d’obtempérer. Il est décédé à l’hôpital. Une enquête a été ouverte par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).

Un homme a été tué jeudi 25 juillet 2024, près de Toulouse (Haute-Garonne), par le tir d’un gendarme dans la tête, alors qu’il tentait de fuir un contrôle, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République, Samuel Vuelta-Simon, confirmant une information du quotidien La Dépêche du Midi .

Le jeune homme, né en 1996 à Toulouse, circulait jeudi vers 22 h, à Fenouillet, en banlieue nord de la ville, dans un véhicule semblable à celui d’un suspect qui, dans la matinée, avait été repéré « dans la même zone […] en train d’essayer de forcer un autre véhicule » et qui avait ensuite roulé sur le pied d’une personne venue empêcher le vol, a détaillé le procureur.

Un gendarme touché à la jambe

Confronté à un équipage de trois gendarmes dépêché sur place après un signalement de la voiture recherchée, le conducteur s’est « soustrait au contrôle » et, bloqué par le véhicule des militaires, a franchi un terre-plein central, détruisant du mobilier urbain.

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Lors de sa manœuvre, sa voiture a touché la jambe de l’un des gendarmes, a indiqué le procureur de la République.

Deux des militaires ont alors ouvert le feu. « Un des projectiles va traverser l’appuie-tête du conducteur et le toucher à la tête », précise le procureur. Transporté à l’hôpital, le jeune homme est décédé, selon la même source, qui précise qu’une autopsie doit être conduite vendredi.

La compagne du conducteur et un bébé de six mois dans la voiture

L’enquête sur les circonstances de ce décès, menée par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), « aura pour but de vérifier qu’on est bien dans les conditions légales qui pouvaient permettre l’ouverture du feu », a précisé Samuel Vuelta-Simon.

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La destruction du mobilier urbain et la réalisation de manœuvres « à grande vitesse » en présence de civils caractérisent en effet un refus d’obtempérer aggravé, mais les investigations devront établir le caractère volontaire ou non du contact avec le gendarme, a-t-il relevé.

Les gendarmes, choqués, devaient encore être entendus, ainsi que la compagne du suspect qui se trouvait à bord du véhicule avec un enfant de six mois, et a d’abord pris la fuite avant d’être rattrapée, a précisé vendredi matin le procureur.

Des manifestations devant l’hôpital

Au moins 150 membres de la communauté des gens du voyage, à laquelle appartenait la victime, ont manifesté jeudi soir leur émotion aux abords de l’hôpital toulousain de Purpan, où l’automobiliste avait été transporté.

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Selon une source proche du dossier, il y a eu jusqu’à 300 manifestants devant l’hôpital dans la soirée et des affrontements ont opposé certains d’entre eux aux forces de l’ordre.

Après dispersion, des membres de la communauté se seraient introduits dans la nuit sur un terrain de l’entreprise Lafarge, proche de leur campement, où ils auraient mis le feu à des camions.

Vendredi à la mi-journée, selon La Dépêche du Midi, une trentaine de personnes proches de la victime, rassemblées devant l’hôpital, réclamaient de pouvoir récupérer son corps.

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