DOPAGE: JONAS VINGEGAARD TRAHI PAR UN DéTAIL

Il compte parmi les premiers accusateurs de Lance Armstrong. La sortie de son livre L.A. Confidentiel, coécrit avec David Walsh il y a vingt ans, avait fait l’effet d’une bombe même s’il avait fallu attendre de nombreuses années avant que le coureur de l’US Postal, acculé par la justice américaine, passe aux aveux. Ancien grand reporter à L’Equipe, où sa position était devenue intenable, Pierre Ballester était devenu le grand spécialiste de la question du dopage dans le cyclisme.

Et s’il s’est éloigné du milieu cycliste, le journaliste ne se fait guère d’illusions quant à la propreté des coureurs actuels. « Aujourd’hui, les records de vitesse continuent de tomber et on met tout ça sur le compte des nouvelles technologies. Mais quand je vois la tête de mutants de ceux qui gagnent, un Vingegaard blanc comme un cachet d’aspirine à l’arrivée des courses, je n’ai même plus envie de m’y intéresser », a-t-il ainsi confié lors d’une interview au Quotidien du Sport.

Une question d'habitudes

Les affaires de dopage se font pourtant rares ces dernières années, l’UCI n’hésitant pas à se féliciter de l’absence de cas de dopages au sein du World Tour malgré le lourd passé du cyclisme. « Je ne vois pas pourquoi on aurait changé entre temps un fonctionnement qui a si bien fonctionné. Le cyclisme est devenu plus pro et plus millimétré qu’avant… ce qui correspond assez à la perversité de l’ingéniosité humaine », objecte pourtant Pierre Ballester, désabusé.

« Les vieilles habitudes ne s’en vont pas comme ça. Pourquoi voudriez-vous que ça change alors que les efforts demandés sont toujours plus grands aux limites de l’inhumanité, s’interroge-t-il encore. Pourquoi voudriez-vous que ça change alors que tout le monde en croque et que ça permet aux journalistes de faire vivre des émotions, même si elles sont en carton-pâte ? Même si c’est terrible pour ceux qui ne se dopent pas… »

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