UNE MAISON CONSTRUITE EN 80 HEURES : COMMENT LA PLUS GRANDE IMPRIMANTE 3D AU MONDE VA BOULEVERSER LE SECTEUR DE L'HABITATION

L'université du Maine a battu son propre record en construisant une imprimante 3D encore plus impressionnante. Elle permet de bâtir des logements en moins de quatre jours, dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre et d'habitations.

Elle s'appelle FoF 1.0 et doit répondre à un besoin pressant pour les États-Unis, et plus particulièrement l'État du Maine. De son nom complet "Factory of the Future" (soit "l'usine du futur"), cette machine est une imprimante 3D. Mais pas n'importe laquelle : la plus grande au monde.

L'installation a été réalisée par l'université du Maine, à Orono, dans le nord-est des États-Unis. L'établissement était déjà détenteur du record de la plus grande imprimante 3D, rappelle Interesting Engineering, mais le mardi 23 avril, les étudiants ont présenté une version améliorée de leur construction.

Des constructions pouvant atteindre 30 mètres de long et 10 de large

Devant eux, il n'y avait pas que de parents d'élèves. La sénatrice du Maine, Susan Collins, la sous-secrétaire à la Défense, Heidi Shyu, ou encore le directeur de développement de l'office de logement MaineHousing, Mark Wiesendanger, étaient présents. Preuve que l'innovation revêt une dimension bien plus importante que la simple recherche universitaire.

Car derrière la FoF 1.0 se cache en réalité l'ambition de combler des besoins cruciaux pour cette région du pays. Cette imprimante 3D à grande échelle est en mesure de fabriquer des objets de près de 30 mètres de long, près de 10 mètres de large et jusqu'à une hauteur de 5,5 mètres. Des dimensions qui laissent suffisamment de place à la fabrication d'un logement. Une ressource dont l'État du Maine devrait bientôt manquer.

"Le Maine a besoin d'environ 80 000 logements supplémentaires d'ici 2030, dont beaucoup sont destinés à des ménages dont les revenus sont inférieurs ou égaux au revenu médian de la région", a expliqué Mark Wiesendanger de l'office de logement régional MaineHousing.

La machine, conçue au sein du centre de structure et de composites avancés (ASCC) de l'université, pourrait bientôt résoudre cette problématique. Avec un débit de plus de 220 kg par heure, la FoF 1.0 n'a besoin que de 80 heures pour achever la construction d'une maison. C'est moins de quatre jours quand l'industrie du bâtiment a besoin de plusieurs mois pour y parvenir. D'autant plus que le secteur connaît une grave pénurie de main-d'œuvre.

Un matériau recyclable issu de résidus de bois présent en abondance

Et pour achever la liste des arguments en faveur de la création de l'université du Maine, l'imprimante 3D pourrait utiliser une matière première biologique conçue à partir de résidus de bois : le BioHome 3D. Un cercle vertueux local puisque le Maine dispose de cette ressource en abondance. L'État est le plus boisé du pays et produit plus d'un million de tonnes de résidus de bois chaque année.

Aussi, le BioHome 3D a beau être un polymère thermoplastique, il est parfaitement recyclable. "Vous pouvez déconstruire et broyer les pièces imprimées en 3D afin de les réimprimer et de recommencer", assure le docteur Habib Dagher, directeur exécutif du centre ASCC de l'université du Maine.

Cet été au mois d'août, un laboratoire de recherche de plus de 4 300 m² verra le jour. Il doit servir à renforcer l'innovation dans le domaine de la fabrication à travers différents secteurs. C'est bien dans ce lieu que l'implication de l'imprimante 3D géante dans la construction de logement se jouera.

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