PLACéE SUR LA ROUTE DE LA LIGNE à GRANDE VITESSE BORDEAUX-TOULOUSE, SA MAISON DEVRAIT êTRE RASéE

Pour relier Toulouse depuis Bordeaux, la nouvelle ligne à grande vitesse doit passer par plusieurs départements. Et le projet prévoit de raser 400 maisons, ce que refusent leurs propriétaires.

D’ici 2030, une nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) doit relier Bordeaux et Toulouse. Cette ligne, d’une longueur de 200 kilomètres, doit prolonger la LGV Sud Europe Atlantique. Mais son coût (plusieurs milliards d’euros) et ses conséquences sur l’environnement posent problème depuis de nombreuses années. Le 24 février 2023, un deuxième rapport du Conseil d'orientation des infrastructures a maintenu la position prise en 2018, à savoir sa construction dès 2027-2030 pour une mise en service en 2032-2035. Des habitants refusent cependant de payer une taxe locale qui doit financer les travaux d’intérêt national. Et pour d’autres, le problème est ailleurs.

C’est le cas d’un homme résidant à Feugarolles dans le Lot-et-Garonne, rencontré par TF1. Sa maison se situe sur le tracé de la future ligne à grande vitesse, et il ne compte absolument pas partir. Dans son jardin, il montre d’où pourrait venir la ligne : «Absolument tout est rasé dans le secteur», déplore celui qui vit depuis quarante-sept ans dans la commune. Et il compte bien continuer à se battre : «Moi, je veux vivre, vieillir et mourir ici. Donc c'est la motivation pour se battre.» Au total, 3 000 hectares de forêts pourraient être rasés et 400 maisons détruites. Impensable pour les opposants à la LGV qui multiplient les actions.

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Une QPC engagée par les opposants

Comme lui, ses voisins ou membres de collectifs se battent depuis quinze ans contre ce projet et sont prêts à le faire «encore quinze ans». Ils dénoncent un problème environnemental, mais s’inscrivent en faux surtout contre le coût total évalué à 14 milliards d’euros puisqu’il faut installer de nouvelles voies. Illusoire alors que la LGV ne fera gagner que vingt minutes sur le tronçon Bordeaux-Dax, et une heure sur celui reliant Bordeaux à Toulouse. Interrogée par TF1, une femme fustige une «double peine» pour les habitants des communes traversées, à savoir «détruire l'environnement et payer».

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Pour faire annuler cette taxe locale, un collectif a engagé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin de savoir s’il est légal de demander une contribution locale pour un projet national. «On trouve qu'il y a quelque chose qui ne va pas», tance Patrick Vaccari du collectif TGV en Albret au micro de TF1. Car si le Conseil constitutionnel venait à aller dans leur sens, le projet serait alors remis en question. À ce jour, 2 340 communes sont soumises à la taxe, ce qui financerait la moitié du projet.

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