TOUT PEUT ARRIVER, LA COMéDIE ROMANTIQUE TYPIQUE DES ANNéES 2000 PORTéE PAR JACK NICHOLSON ET DIANE KEATON QU'ON REGARDE TOUJOURS AVEC PLAISIR

Diffusé ce vendredi 26 juillet 2024 à 21h sur France 5, Tout peut arriver ravira les amateurs de comédies romantiques. Son très bon casting y est pour beaucoup.

Dans les années 2000, les comédies romantiques ont le vent en poupe à Hollywood. Elles se produisent à la chaîne. Jennifer Garner, Cameron Diaz, Eva Mendes, Matthew McConaughey, Jennifer Lopez, Will Smith… Toutes les plus grandes stars américaines de l'époque y passent - certes avec plus ou moins de succès. Des films qui, bien souvent, n’ont pas la prétention de s'inscrire au panthéon du septième art ni même de se rapprocher des modèles passés du genre, mais surtout de nous faire passer un bon moment. D'égayer notre journée. Certains cinéastes s'en font alors une spécialité. À l'instar de la reine du genre Nora Ephron (Quand Harry rencontre Sally, Nuits Blanches à Seattle, Vous avez un message) avant elle, Nancy Meyers montre une appétence certaine pour la romance. Après le savoureux Ce que veulent les femmes - et avant The Holiday et Pas si simple, la réalisatrice américaine s'offre un très clinquant tandem Jack Nicholson-Diane Keaton dans Tout peut arriver. Une réussite.

Jack Nicholson-Diane Keaton, le duo mal assorti de Tout peut arriver

Jack Nicholson incarne Harry Sanborn, un riche sexagénaire ayant entre autres fait fortune dans l’industrie musicale. Séducteur invétéré, il passe son temps avec des femmes beaucoup plus jeunes que lui. En week-end avec Marin (Amanda Peet), sa dernière conquête, il voit la mère de cette dernière Erica (Diane Keaton), débarquer dans la belle maison familiale. Rien de bien original au départ. Tout peut arriver fait dans le classique. Calibré, le long-métrage de Nancy Meyers est même prévisible. Tout s’articule comme très souvent autour d’un duo au départ mal assorti à bien des égards qui finit par se tomber dans les bras l’un de l’autre. Le charme de cette comédie romantique est pourtant indéniable. D’abord parce que l’on peut difficilement rêver mieux que ce tandem formé par Diane Keaton et Jack Nicholson. À l’aise dans tous les registres, ils brillent ici par leur talent comique et leur présence magnétique à l’écran.

Tout peut arriver : des dialogues et des situations qui font mouche

Alors en fin de carrière, l’acteur triplemenent oscarisé personnifie à merveille l’espièglerie et l’insouciance de cet homme un tantinet macho, mais beaucoup plus intéressant et touchant qu’il n’y paraît. Un charisme qui anime tout autant Diane Keaton, parfaite sous le traits de cette romancière solitaire quinquagénaire au contraire un poil coincée (au début du moins), mais attachante. Amanda Peet, Keanu Reeves, et la fascinante Frances McDormand (dans un registre comique différent de ce qu’elle a fait chez les frères Coen) agrémentent cette plaisante comédie romantique de seconds rôles savoureux. Toute cette distribution triée sur le volet profite de dialogues ciselés. Diane Keaton et Jack Nicholson se renvoient la balle en rythme à chaque scène. Bien écrits, leurs personnages n’ont pas leur langue dans la poche - pour notre plus grand plaisir. Ils se retrouvent, aussi, dans des situations qui font tout le sel d’une bonne comédie romantique : elle, dans le plus simple appareil ; lui, les fesses à l’air dans sa blouse de patient d’hôpital.

Nancy Meyers ou le charme amusant de la bourgeoisie

Dans une industrie jamais très tendre avec l’âge (encore moins il y a vingt ans), Nancy Meyers fait le choix de braquer sa caméra sur deux personnages d’âge mûr, et donc deux acteurs dont la carrière est avant tout derrière eux. Monter un film avec Jack Nicholson et Diane Keaton aide sans doute sur le papier, mais la cinéaste a dû avoir bien du mal à convaincre des studios peu enclins à miser sur des personnages comme Harry et Erica... Il fallait sans doute une pointure à Hollywood comme Nancy Meyers pour le faire. Le jeunisme, tout comme le machisme, en prennent gentiment pour leur grade. Sa facilité à aborder la sexualité à tous les âges, ou l’image d’une femme quinqua et d’un homme sexagénaire dans la société (notamment par l’intermédiaire du personnage de Frances McDormand), est rafraîchissante. Elle n’évite parfois pas quelques clichés. Mais on ne lui en veut pas, c’est le jeu ! Après un coup de jeune avec The Holiday, Nancy Meyers reprendra son analyse romantico-sociétale de quinquagénaires bourgeois avec un duo Meryl Streep-Alec Baldwin cette fois (Pas si simple). Sa spécialité.

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