SEPT à HUIT : "PLUS LA GROSSESSE AVANCE, PLUS JE LUI APPARTIENS", LE TéMOIGNAGE DE RACHEL, SURVIVANTE D'UN FéMINICIDE

Les violences conjugales et les féminicides sont des fléaux de la société . Le féminicide, Rachel Jouvet a échappé de justesse. Interviewée par Audrey Crespo-Mara, dans le cadre de la rubrique Le Portrait de la Semaine de l'émission Sept à huit (TF1), elle a accepté d'évoquer ses années de calvaire , ainsi que les violences que lui a fait subir son ancien compagnon. Elle a malheureusement perdu un proche à cause de ce dernier.

Au cours de l'émission, diffusée ce 21 avril, elle a raconté qu'elle était tombée amoureuse d'un homme âgé de 24 ans quand elle avait 17 ans . Au départ, il était prévenant et lui donnait beaucoup de conseils, par rapport à ce qu'elle devait faire, ce qu'elle devait manger… Les premiers coups et les premières violences sont arrivés lorsqu'elle est tombée enceinte.

Un témoignage effrayant

Âgée de 18 ans, Rachel Jouvet ne se sentait pas prête à être maman. Elle s'est ensuite ravie et a annoncé ce qu'elle pensait être une bonne nouvelle à l'homme qu'elle aimait alors, et qui souhaitait devenir papa. « Il s'est levé, il m'a mis une claque et il a justifié ce coup en disant que je lui avait fait du mal à lui et à notre enfant. » Elle a expliqué à la journaliste de TF1 qu'elle était déjà sous son prix . Son compagnon a recommencé à la frapper, lui affirmant que « c'était sa faute » s'il levait la main sur elle. « Au départ, ce sont des claques, puis ça devient de plus en plus violent ».

L'invitée du jour a ensuite évoqué la honte de recevoir des coups , qui l'a poussé à cacher la violence de son compagnon. Sa professeure de danse de l'époque a remarqué les bleus qu'elle avait. Elle a prévenu les parents de celle qui était une jeune femme (elle était encore au lycée) . Ses parents ont alors mis en garde son conjoint, qui leur a assuré qu'il allait stopper toute violence envers elle. Mais malgré l’avancée de la grossesse, il n’a pas arrêté de la frapper. « Plus la grossesse avance, plus je lui appartiens, et moins je fais ce que je veux. Et il continue les coups » , a-t-elle affirmé face à la caméra. «Un jour, il m'a cassé la mâchoire» , at-elle ensuite ajoutée.

Une spirale infernale jusqu'au drame

C'est à l'hôpital qu'on lui dit qu'elle est une femme battue. Elle est allée porter plainte le lendemain avec son père. Elle ya entendu que c'était inutile parce qu'elle allait certainement retirer sa plainte et n'est pas allée jusqu'au bout de sa démarche. La naissance de sa fille n'a pas calmé les choses et Rachel Jouvet s'est sentie de plus en plus en danger. Elle a quitté son conjoint pour protéger sa fille. Après l'enlèvement de sa fille et un chantage pour qu'elle retourne au domicile conjugal, elle a demandé la garde exclusive de son enfant et l'a obtenu. Ont suivi deux ans de harcèlement et de menaces de mort envoyées à elle et ses parents (chez qui elle était retournée vivre). Treize plaintes ont été déposées à l'époque. « Ce n'était jamais assez grave pour qu'il soit arrêté », explique-t-elle. Et le drame est survenu lorsque l'homme s'est présenté armé chez ses parents. Rachel Jouvet a entendu des éclats de voix, des coups de feu et est descendue rapidement pour calmer son ancien conjoint.

Après l'avoir fait monter pour qu'il voie son enfant, ce dernier lui a dit : « Tu vas mourir » . Le drame a été évité parce que son arme s'est enrayée. «Et là, j'ai senti à l'intérieur de moi qu'il fallait que je me batte», at-elle continué de raconter calmement. Sa mère a fui chez des voisins et Rachel Jouvet a réussi à ramper chez d'autres voisins après avoir été étranglée dans la cour de la maison par son ancien compagnon. Il avait malheureusement tué son père. Il a finalement été arrêté et condamné à 30 ans de prison avec vingt ans de sûreté. Il est sorti en 2023 , après 24 ans de prison. Extrêmement émue, Rachel Jouvet a confié qu'elle se sentait coupable de la mort de son père. Elle a donc décidé d'agir « afin qu'il ne soit pas mort pour rien » , comme elle l'a précisé au cours de l'entretien. Elle agit dorénavant sur le terrain afin de sensibiliser les policiers, les lycéens et autres publics aux violences conjugales. «Lorsqu'il y a une femme qui meurt, je me dis que ça aurait pu être moi. Et c'est insupportable parce que je me demande combien d'appels au secours, elle a fait… , à quel point elle n'a pas été entendue» , a assuré Rachel Jouvet à la fin de l'entretien. "Et vous êtes là pour en parler" , lui a alors répondu Audrey Crespo-Mara. "Oui, je suis là pour ça."

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