RENCONTRE MACRON-XI JINPING : LE PRéSIDENT CHINOIS ATTENDU à PARIS ET DANS LES HAUTES-PYRéNéES LES 6 ET 7 MAI

La guerre en Ukraine sera notamment à l’ordre du jour. Le président chinois Xi Jinping est attendu en visite d’État en France les 6 et 7 mai par Emmanuel Macron qui l’emmènera aussi dans les Hautes-Pyrénées pour un détour plus personnel, a annoncé ce lundi l’Élysée. « Cette visite intervient à l’occasion des 60 ans des relations diplomatiques entre les deux pays et fait suite à la visite du président de la République à Pékin et Canton en avril 2023 », ont affirmé ses services dans un communiqué.

« Les échanges porteront sur les crises internationales, au premier rang desquelles la guerre en Ukraine et la situation au Moyen-Orient, les questions commerciales, les coopérations scientifiques, culturelles et sportives ainsi que sur nos actions communes face aux enjeux globaux, notamment l’urgence climatique, la protection de la biodiversité et la situation financière des pays les plus vulnérables », a ajouté la présidence française.

Il s’agit du début de la première tournée européenne du président chinois en Europe depuis la pandémie de Covid-19. Le président chinois et son épouse Peng Liyuan seront reçus le 6 mai par Emmanuel et Brigitte Macron à Paris, où un dîner d’État est prévu à l’Élysée. Le 7 mai, les deux couples se rendront dans les Hautes-Pyrénées où le chef de l’État français veut partager un moment plus intime avec son homologue. Emmanuel Macron s’y est en effet beaucoup rendu dans son enfance pour rendre visite à sa grand-mère maternelle, Germaine Noguès, décédée en 2013 et qui habitait à Bagnères-de-Bigorre.

La Chine, important allié économique de la Russie

Il y a un an en Chine, Emmanuel Macron avait appelé Xi Jinping à « ramener la Russie à la raison » à l’égard de l’Ukraine « et tout le monde à la table des négociations ». Le président chinois s’était alors dit, en tête-à-tête, prêt à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la délégation française. Le coup de fil avait de fait eu lieu peu après. Mais les avancées diplomatiques escomptées par Paris sur le front russo-ukrainien s’étaient arrêtées là.

Un an plus tard, l’analyse française n’a pourtant pas varié : Pékin restant le principal allié politique et économique de Moscou, le dialogue avec la superpuissance chinoise sur le conflit ukrainien reste prioritaire. « Il faut continuer d’engager la Chine qui, objectivement, est l’acteur international qui dispose des leviers les plus importants pour changer le calcul de Moscou », glisse-t-on de source diplomatique française, tout en reconnaissant qu’il ne faut pas s’attendre à un tournant majeur du jour au lendemain.

Appelant à une solution de paix, les autorités chinoises, qui se disent officiellement neutres, n’ont jamais condamné l’invasion russe. Le président russe Vladimir Poutine doit se rendre en Chine en mai. « La France, par cette visite, démontre qu’elle fait partie des très rares pays au monde à être en mesure de maintenir des canaux de discussion à tous les niveaux avec la deuxième puissance économique mondiale, avec la Chine, dans un contexte où il y a une relation tendue avec les États-Unis et le Royaume-Uni. C’est une valeur ajoutée qui est propre à la France », avance-t-on encore de source diplomatique.

Faire pression contre la « campagne insensée » russe en Ukraine

Début avril 2024, le ministre des Affaires étrangères français Stéphane Séjourné avait également appelé Pékin à passer « des messages » à la Russie sur la guerre en Ukraine, lors d’une conférence de presse tenue avec son homologue chinois Wang Yi. « La Chine joue un rôle clé dans l’indépendance, le respect du droit international y compris la souveraineté de l’Ukraine », avait ajouté le chef de la diplomatie française.

Le chancelier allemand Olaf Scholz avait déjà demandé mi-avril à Pékin au président Xi de faire pression pour que Moscou cesse sa « campagne insensée » en Ukraine, tout en affirmant le soutien germano-chinois à une conférence de paix prévue en juin en Suisse.

Le numéro un chinois a aussi reçu la semaine dernière le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, auprès duquel il a appelé les États-Unis à « être des partenaires, pas des rivaux ». Le secrétaire d’État américain a pour sa part dit avoir fait part à la Chine de ses inquiétudes concernant le soutien apporté à la Russie, affirmant que l’invasion de l’Ukraine serait plus « difficile » sans le soutien de Pékin.

Xi Jinping devrait ensuite se rendre en Serbie, selon des médias, puis il est attendu en Hongrie du 8 au 10 mai.

2024-04-29T07:47:26Z dg43tfdfdgfd