MEURTRE DE MURIEL ROCHE : APRèS DES ANNéES DE SILENCE, L’ACCUSE LIVRE DES AVEUX DéTAILLéS

L’homme jugé depuis mardi pour le meurtre de Muriel Roche dans l’Ain est finalement passé aux aveux mercredi lors de son procès.

Est-ce parce qu’il avait honte, face à sa famille, qu’il n’avait juste-là pas réussi à expliquer son geste ? Mercredi, alors que la cour a demandé à faire sortir les parents de l’accusé de la salle d'audience, ce dernier a finalement livré des aveux détaillés sur le meurtre de Muriel Roche. Jusque-là, François R. avait reconnu auprès des enquêteurs avoir tué cette femme mariée de 52 ans, tout en affirmant ne se souvenir de rien, évoquant un « trou noir ». Tout juste avait-il indiqué lors de son interrogatoire à l’époque, qu’il s’était disputé avec Muriel Roche après qu’elle lui a demandé de baisser le son de sa musique. Mais cette version n’avait jamais convaincu la police et la justice, qui n’ont eu de cesse de tenter de le faire parler.

Les faits se sont produits le 21 octobre 2020. Ce jour-là, Muriel Roche est partie, comme elle le faisait souvent, cueillir des champignons en forêt. Inquiets de ne pas la voir rentrer à la maison, ses proches avaient signalé sa disparition. Son corps sans vie avait finalement été découvert au lieu-dit La-Prairie à Salavre, dans l’Ain. Elle était cachée sous des branchages alors qu’elle avait le crâne en sang et le haut du corps couvert de blessures. Arrêté quelques mois plus tard, François R. avait d’abord nié les faits, avant de les avouer, laissant planer ensuite le mystère sur le mobile du meurtre.

"J'ai ressenti de la colère je l'ai giflée aussi"

Mercredi matin, il a enfin livré les ultimes détails de cette affaire, « sur le ton digne d’un enfant qui a fait une bêtise », écrit France 3 Régions. Un secret qu’il gardait par « peur de décevoir » ses parents. « Quand Muriel est arrivée, je l'ai vue, c'était une belle femme. Je lui ai proposé de sortir avec moi. J'ai tenté ma chance. Elle s'était approchée car j'avais la musique à fond dans la voiture. Je suis sorti de ma voiture et je lui ai dit qu'elle était jolie et que j'aimerais tenter ma chance avec elle », a-t-il raconté, indique « Le Progrès ». Alors que Muriel Roche lui a dit être mariée et que le jeune homme pourrait être son fils, ce dernier a répondu qu’il ne « voyait pas le problème ».

Au tribunal, il a reconnu avoir insisté, recevant une gifle en échange. « J'ai ressenti de la colère je l'ai giflée aussi. Je me sentais rejeté. J'ai mis une claque aussi ». C’est à ce moment-là que Muriel Roche s’est mise à courir et qu’elle est tombée. Fou de rage, François R. l’a alors « frappée avec un bâton à plusieurs reprises ». « Puis elle a sorti un couteau pour se défendre. Après, je ne me souviens pas de tout. Je voulais coucher avec elle mais après elle était morte, je ne pouvais plus ». Evoquant à nouveau ce trou noir dont il parlait déjà à l’époque, l’accusé a indiqué s’être ensuite réveillé dans sa voiture. « Mes mots ne sont pas assez forts pour dire à quel point je m'en veux », a-t-il lancé mercredi.

Le drame avait d’autant plus surpris à l’époque que l’homme d’une trentaine d’années, ouvrier dans un abattoir à volailles, au physique imposant, était un enfant du village qui n’avait jamais causé de problème, même s’il avait, d’après « Le Progrès » été soupçonné dans une affaire de menace de mort. Le procès doit prendre fin vendredi, à l’issue de quatre jours d’audiences.

2023-03-30T08:44:00Z dg43tfdfdgfd