LIBAN: LES AUTORITéS ANNULENT LE PROJET CONTROVERSé D'EXTENSION DE L'AéROPORT DE BEYROUTH

Ce jeudi 30 mars, les autorités libanaises ont annulé le contrat d'extension de l'aéroport international de Beyrouth à la suite d'une vague de protestations d'ONG et de députés dans un pays en plein effondrement économique.

 

Le contrat de l'extension de l'aéroport international de Beyrouth, attribué de gré à gré et sans appel d'offres, prévoyait la construction d'un nouveau terminal, d'une valeur de 122 millions de dollars, qui devait être achevé en 2027. « Suite à la controverse juridique qui a eu lieu dans le pays (...) je déclare ne plus aller de l'avant dans le projet et le considérer nul et non avenu », a affirmé sur Twitter le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamié.

Manque de transparence

M. Hamié a fait cette annonce juste avant une réunion prévue de la Commission des Travaux publics au Parlement au sujet de cette affaire. Plusieurs députés avaient dénoncé le manque de transparence dans l'attribution de ce contrat à la société irlandaise Daa international et à la Lebanese Air Transport (LAT), sans passer par l'autorité de régulation des marchés publics. Les médias locaux avaient évoqué des liens présumés entre la classe politique libanaise et les actionnaires de la LAT.

Dans deux communiqués conjoints, dix ONG avaient également exprimé leur inquiétude face aux « abus (...) qui ouvrent la porte à la corruption et au népotisme et permettent l'utilisation illégale de fonds publics ». Elles avaient dénoncé les « violations » d'une loi de passation des marchés dans le secteur public, votée en 2021 et saluée par le Fonds monétaire international (FMI).

Un gouvernement aux pouvoirs réduits

La semaine dernière, une mission du FMI à Beyrouth avait insisté sur l'urgence de la mise en oeuvre de cette loi, qui fait partie des réformes exigées par la communauté internationale pour le déblocage des aides au pays. Depuis 2019, le Liban est plongé dans une profonde crise économique imputée par une grande partie de la population à la corruption de la classe dirigeante. Le pays, sans président de la République depuis le 31 octobre, est dirigé par un gouvernement intérimaire aux pouvoirs réduits.

(Avec AFP)

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