DéGâTS, REVENDICATION... CE QUE L'ON SAIT DE L'ATTAQUE DE DRONES QUI A TOUCHé MOSCOU CE MARDI

L'attaque n'a pas fait de victimes ni de dégâts substantiels. Si les drones ont tous été neutralisés, cette nouvelle incursion témoigne de la volonté de plus en plus forte de frapper la Russie sur son propre territoire.

L'exacte chronologie des faits reste encore floue. Ce mardi matin, à l'aube, la ville de Moscou a été, selon la version russe, touchée par une attaque de drones attribuée au régime de Kiev, sans qu'elle ne soit revendiquée. Plusieurs zones d'ombres, dont le nombre exact de drones lancés ainsi qu'une potentielle revendication, subsistent.

• Deux personnes blessées et des dégâts mineurs

C'est le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, qui en premier, a fait état de cette attaque dans le ciel moscovite. Il a annoncé que deux personnes ont été légèrement blessées et que des "dégâts mineurs sur plusieurs bâtiments" sont à dénombrer.

"Tous les services d'urgence de la ville sont sur place (...) Personne n'a été grièvement blessé jusqu'à présent", a-t-il affirmé sur sa chaîne Telegram.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des traces de fumées dans le ciel. Sur d'autres, on peut voir une fenêtre d'un immeuble brisée. Des témoins cités par les agences de presse russes ont affirmé qu'un drone a "pénétré dans un appartement" situé au 14e étage d'un immeuble résidentiel, sans exploser.

Lors d'une conférence de presse tenue à la mi-journée, le porte-parole de Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que les habitants de Moscou n'ont pas à craindre pour leur sécurité. "Il n'y a pas de morts, et pour le moment il n'y a aucune menace pour les habitants de Moscou et de (sa) région", a-t-il rassuré.

• Poutine accuse Kiev de vouloir "terrifier" les Russes

Vladimir Poutine a accusé l'Ukraine de vouloir "terrifier" et d'"intimider" la population russe et vanté le système de défense antiaérienne de Moscou qui a fonctionné de manière satisfaisante. Selon le maître du Kremlin, l'attaque survenue ce mardi était une réplique à une frappe russe ayant visé le QG du renseignement militaire ukrainien.

Plus tôt dans la matinée, le ministère russe de la Défense, a accusé l'Ukraine d'être à l'origine de ces tirs de drones, et accusé Kiev "d'attaque terroriste" sur son sol. "Ce matin, le régime de Kiev a mené une attaque terroriste avec des drones contre des sites à Moscou", peut-on lire.

Pour le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cette attaque est "une réponse" de Kiev aux récentes frappes russes en Ukraine. Le ministère russe des Affaires étrangères, plus tard ce mardi, a estimé que le soutien des Occidentaux au régime de Kiev "pousse les dirigeants ukrainiens à commettre des actes criminels de plus en plus irresponsables", accusant l'Ukraine de chercher à "semer la panique" en Russie.

Lors d'une émission télévisée diffusée dans la matinée à la télévision ukrainienne, Mykhailo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky a démenti l'implication de Kiev. "Nous n'avons rien à voir avec cela", a-t-il dit, dans des propos traduits par la BBC. Toutefois, il a également assuré que Kiev "regardait avec plaisir et prévoyait un nombre croissant d'attaques."

• Huit drones tirés sur Moscou selon l'armée russe

Le flou règne quant au nombre d'appareils lancés sur la capitale russe, et des chiffres contradictoires sont donnés. De manière officielle, le ministère russe de la Défense a indiqué, dans un communiqué, que huit drones ont été tirés sur la capitale russe, puis neutralisés par les défenses aériennes.

D'après la chaîne Telegram Baza, qui dispose de bonnes sources au sein des services de sécurité, ce sont environ 25 drones qui auraient été tirés, souligne Reuters.

La chaîne russe RBK a pour sa part cité une source anonyme au ministère de la Défense, selon laquelle plus de 10 drones ont été abattus.

• Des drones déjà abattus au début du mois

Moscou et sa région, situées à plus de 500 km de la frontière ukrainienne, n'ont été jusqu'à présent que très rarement visées par des attaques de drone depuis le début du conflit, même si ce type d'attaque s'est multiplié ailleurs en Russie.

Début mai, deux drones avaient été abattus au-dessus du Kremlin, le siège du pouvoir russe, lors d'une attaque imputée à l'Ukraine. Là encore, les autorités ukrainiennes, et Volodymyr Zelensky en personne, avaient nié en être à l'origine.

Ces dernières semaines, des drones ont également pris pour cible des bases militaires ou des infrastructures énergétiques en Russie.

En parallèle de ces opérations, il faut également ajouter les actions d'un groupe anti-Poutine, qui a déclaré être à l'origine d'une opération qualifiée de "terroriste" par Moscou sur le territoire russe, qui a notamment entraîné l'évacuation des civils.

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