MORT DE MATISSE, 16 ANS, à CHâTEAUROUX : MISES EN EXAMEN, PROFIL DU SUSPECT… CE QUE L’ON SAIT DE L’AFFAIRE

Un nouvel épisode de violence entre mineurs et des interrogations. En garde à vue depuis samedi soir, un adolescent et sa mère ont été mis en examen, a annoncé la procureure de la République à Châteauroux (Indre) dans un communiqué ce lundi 29 avril. Matisse, 16 ans, est mort samedi à l’hôpital après avoir été blessé à l’arme blanche dans une bagarre.

Que s’est-il passé ?

La rixe est survenue samedi vers 18 heures dans le quartier résidentiel de Saint-Denis, a précisé la procureure de la République à Châteauroux, Agnès Auboin, dans un communiqué.

On ignore encore formellement l’origine de cette bagarre, mais selon une information de BFM TV, le suspect, d’origine afghane âgé de 15 ans, aurait évoqué auprès des enquêteurs lors des auditions des insultes proférées «le matin» du drame par la victime au sujet de son origine – «fils de Ben Laden, fils d’Afghan, retourne dans ton pays» – ainsi qu’un «coup de poing».

Il «n’y a pas de notion de guet-apens» à ce stade, a précisé Agnès Auboin au Parisien. Une source proche de l’enquête assure également auprès de l’AFP que cela «n’a rien à voir avec l’islamisme, il n’y a aucun caractère religieux». Il s’agit d’une «bagarre de rue», selon une autre source judiciaire.

Sans antécédent judiciaire, la victime, apprenti cuisinier et fils de restaurateur, était accompagnée d’un ami apprenti comme lui, au moment des faits, selon une source proche du dossier. Il a reçu plusieurs de coups de couteau au thorax avant de succomber à ses blessures dans la soirée à l’hôpital. Une autopsie de la victime a été ordonnée par le parquet.

Un adolescent mis en examen

Interpellé environ deux heures après la rixe, le suspect a été placé en garde à vue pour tentative d’homicide puis homicide volontaire. Il a ensuite été mis en examen lundi soir pour «meurtre» et écroué. Il «n’a jamais été condamné par la justice et son casier est vierge de toute condamnation», d’après la magistrate. Malgré tout, deux procédures pénales le concernaient, dont l’une pour des faits de vols aggravés avec violences. Il avait été mis en examen «pour des faits de nature correctionnelle» et placé sous contrôle judiciaire par un juge d’instruction le 22 avril, «seule mesure de sûreté prévue par le code de la Justice pénale des mineurs vu son âge, sans condamnation antérieure».

Selon un témoin, le mineur suspect faisait aussi partie d’un groupe d’agresseurs qui aurait sévi une semaine plus tôt dans un parc de Châteauroux, agressant «un homme de 22 ans». Ce témoin a dit avoir «accouru» et «filmé la scène» pour mettre un terme à cette agression.

Sa mère interpellée

La mère de l’adolescent suspect a également été placée en garde à vue et mise en examen, pour «violences volontaires» sur «personne vulnérable», pour avoir «asséné des gifles à la victime». Des témoignages permettent en effet de soupçonner l’implication de la femme de 37 ans dans les faits. Elle n’a aucun antécédent judiciaire. Selon RMC, la mère du mineur, pressentant la vengeance de son fils, l’a suivi. La radio fait état de témoignages qui affirment avoir vu la mère frapper Matisse alors qu’il était à terre, ce qu’elle aurait nié lors de sa garde à vue. Le Parisien parle d’une gifle donnée à la victime après les coups de couteau qui auraient été portés par son fils.

Une enquête pour homicide volontaire a été confiée à la police judiciaire d’Orléans et au service départemental de police judiciaire du commissariat de Châteauroux. La mère et son fils doivent être déférés lundi après-midi au pôle judiciaire criminel, selon l’AFP.

Les réactions

Lundi, des riverains et des proches déposaient des roses blanches à l’angle de rue où Matisse a été pris en charge par les secours, et des fleurs ont été déposées devant le restaurant du père de la victime.

Le maire de Châteauroux Gil Avérous a demandé de ne pas «stigmatiser, Saint-Denis est d’ordinaire un quartier calme». Sur Facebook, l’élu, ancien LR, a adressé «[ses] pensées aux parents, à la famille et aux proches de la victime», et demandé «que la justice soit intransigeante et d’une sévérité extrême pour enrayer cet ensauvagement qui touche tout notre pays». Interrogé par BFMTV, Gil Avérous précisait que les parents de Matisse, «effondrés», ne «souhaitent pas de récupération politique». Plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite ont embrayé en réaction à l’origine afghane du suspect, de Bruno Retailleau à Eric Zemmour, en passant par Jordan Bardella.

La mort de cet adolescent survient après plusieurs faits de violences entre jeunes qui ont fortement marqué l’opinion, comme le passage à tabac mortel à Viry-Châtillon de Shemseddine, 15 ans, près de son collège et celui de Samara, 13 ans, rouée de coups par trois autres adolescents à Montpellier.

Mise à jour : à 17 h 40, avec davantage d’éléments ; ce mardi 30 avril à 7 h 05 avec les mises en examen.

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