MèRE SOUPçONNéE DE MALTRAITANCE à RENNES: SON FILS DE 14 ANS AFFIRME AVOIR "TOUJOURS MANGé à SA FAIM"

L'adolescent, qui a été placé en foyer après des soupçons de maltraitance de sa mère, partage son mal-être quant à la séparation. Il affirme ne pas avoir été maintenu reclus dans leur appartement.

Le jeune garçon nie avoir subi des mauvais traitements de la part de sa mère. À Rennes, une mère s'est vue retirer la garde de son fils de 14 ans en juillet 2022 avant d'être mise en examen le 15 mai dernier en lien avec des accusations de manquements aux obligations parentales (alimentation, soin, scolarisation) et "compromettant la santé" de son fils. L'adolescent, qui vit depuis en foyer, nie ces accusations et dit vouloir "retrouver" sa mère.

"Je suis très triste d'être loin de ma maman. Au foyer, je suis anxieux et sur mes gardes… Je n'attends qu'une chose, c'est de la retrouver", explique-t-il au Figaro, qui l'a rencontré à Rennes.

"J'ai toujours mangé à ma faim"

Lors de son passage à l'hôpital, que le garçon explique par "une réaction allergique à une pastille pour la gorge ou à des fruits secs", les médecins avaient noté un "état de santé très dégradé" et une importante maigreur: le garçon faisait 1,47m pour 27 kilos selon le parquet de Rennes, et 1,43m 33 kilos selon son avocat. "Mon fils ne s'est jamais endormi un soir en ayant faim", avait clamé sa mère sur BFMTV.

"Je pèse entre 28 et 33 kilos mais j'ai toujours mangé à ma faim. (...) À la maison, si j'avais un petit creux, je pouvais prendre ce que je voulais. Surtout de la viande des Grisons et du fromage de chèvre, j'adore ça", explique l'adolescent au Figaro.

Il juge par ailleurs "déplorable" la nourriture du foyer où il se trouve maintenant et dit être obligé d'acheter sa propre nourriture avec l'argent que sa mère lui donne lorsqu'ils se voient, durant une heure et demie toutes les deux semaines.

Selon l'avocat de la mère, la maigreur du jeune garçon est liée à des "caprices alimentaires comme tous les adolescents de cet âge" donnant lieu à une alimentation "pas équilibrée" mais sans sous-alimentation pour autant.

Absence de scolarisation mais pas de vie sociale

Les services hospitaliers avaient également été alertés par les "difficultés d'élocution" du garçon dans leurs signalements aux autorités. Il s'avère qu'il n'a jamais été scolarisé, que ce soit dans un établissement ou à distance, ce qui est pourtant obligatoire de 3 à 16 ans en France. Le Figaro note qu'il s'exprime "en utilisant un vocabulaire semblant bien plus riche et varié que celui des adolescents de son âge".

Sa mère a préféré l'élever selon ses propres standards et a affirmé à BFMTV l'avoir emmené "en bibliothèque, au musée, au théâtre, dans les ludothèques, dans les expositions".

Un large éventail de sorties culturelles que l'adolescent confirme, niant par ailleurs avoir vécu reclus: "Je participais à des tournois de cartes Pokémon", donne-t-il en exemple. "C'est dans ce genre d'endroits que je me suis fait des copains de mon âge. J'avais un environnement très riche, j'allais chez des antiquaires, chez des libraires".

Encore une fois, le garçon de 14 ans déplore sa situation actuelle par rapport à sa vie d'avant: "Je subis le racket, les violences et les insultes des autres enfants" dans le foyer, se plaint-il, disant désormais rester dans sa chambre pour lire, afin d'éviter les brimades.

Un procès le 5 octobre

La mère est placée sous contrôle judiciaire depuis le retrait de la garde de son enfant et dans l'attente de son procès, prévu pour le 5 octobre. Elle risque sept ans de prison et 100.000 euros d'amende pour "soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant" et de "privation de soins ou d’aliments compromettant la santé d’un mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité", a indiqué le parquet de Rennes.

D'ici là, son avocat dit attendre les conclusions d'examens médicaux et pédagogiques qui permettront de statuer sur l'état de l'enfant. S'il reconnaît un "lien affectif trop fort" entre le fils et sa mère et un "dossier atypique", il nie la quasi-totalité des accusations, hormis l'absence de scolarisation dans un cadre légal, que la mère reconnaît.

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