LE RN PROPULSE UN HAUT FONCTIONNAIRE DE 53 ANS SUR SA LISTE AUX EUROPéENNES

Et un dernier ralliement ! Pour rassurer l’électorat et tenter de démontrer sa capacité d’attractivité avant les européennes, le RN a fait de ses annonces de candidatures de personnalités issues de la société civile un élément central de sa stratégie. Pièce maîtresse, même s’il est depuis poursuivi par des ONG pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture, l’ancien directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, a été propulsé numéro 3 de la liste RN. Ont ensuite suivi l’essayiste Malika Sorel, l’avocat Alexandre Varaut, l’ex-policier Matthieu Valet ou, plus récemment encore, l’ancienne magistrate et juge d’instruction Pascale Piera…

Selon nos informations, le dernier « ralliement » en position éligible sur la liste est celui de Pierre Pimpie, un haut fonctionnaire actuellement directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) qui sera 25e de liste. S’il est bel et bien élu, il se mettra en disponibilité de la fonction publique au début de son mandat. Inconnu du grand public, l’homme de 53 ans affiche un profil « techno » comme en raffole le RN, soucieux de crédibilisation.

Énarque par la voie de la promotion interne en 2013, ce diplômé de l’IEP Paris a précédemment été chef du bureau du droit de la commande publique au ministère de l’Écologie ou a occupé plusieurs fonctions de direction au sein de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

« C’est mon premier engagement politique »

Une annonce qui sera officialisée mercredi lors d’une réunion publique de Jordan Bardella et de Marine Le Pen à Perpignan. Il ne s’agit pas pour autant d’une nouvelle recrue. Dans l’ombre, Pierre Pimpie collabore avec le RN depuis 2021 au sein des « Horaces », cette structure de hauts fonctionnaires et de chefs d’entreprises anonymes qui conseillent la direction du RN. C’est lui qui a rédigé le volet du programme de Marine Le Pen à la dernière présidentielle consacré à la lutte contre les fraudes sociale et fiscale. Un chapitre important puisqu’il représente une part non négligeable des recettes dans le budget présidentiel de Marine Le Pen.

« C’est mon premier engagement politique », confie Pierre Pimpie qui n’a pas encore sa carte au RN mais reconnaît avoir toujours voté pour Marine Le Pen à la présidentielle. « J’ai toujours été en ligne avec cette voie-là, je suis quelqu’un de constant », assure le haut fonctionnaire qui assure qu’il ne votait pas à la présidentielle avant 2012…

« Un FBI à la française contre les fraudes fiscales et sociales »

« Je rêve de la création d’une sorte de FBI à la française qui fédérerait les actions de l’État contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt », énonce-t-il. Au Parlement européen, cet « homme de dossier », comme il se définit, souhaite travailler au sein de la commission des affaires économiques et monétaires, du contrôle budgétaire ou à la sous-commission des affaires fiscales.

Il y a plus de 20 ans, il a rédigé un essai philosophique, au ton un peu ésotérique, « Vains combats ». Il y décrit la gauche « comme une phase d’inspiration où l’on va vers des choses plus abstraites et où les États-nations sont moins affichés », explique-t-il, et la droite comme « une phase d’expiration de l’humanité qui est une phase vers la création des choses ». Se définit-il comme un homme ancré à « droite » ? « Je pense, oui, répond-il. Mais on vote avec son ventre, jamais avec son cerveau… » C’est bien pour le sien que le RN l’a pourtant choisi.

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