CYCLISME : POURQUOI DéCATHLON-AG2R S’EST SéPARé DE FRANCK BONNAMOUR

D’un côté, une équipe inflexible et déterminée. De l’autre un coureur clamant son innocence. Franck Bonnamour, suspendu à titre provisoire par l’Union cycliste internationale (UCI) le 5 février dernier pour des « anomalies dans son passeport biologique », a pris la parole mardi sur les réseaux sociaux.

« L’équipe Décathlon-AG2R m’a signifié hier mon licenciement à effet immédiat, a précisé le Français. J’ai toujours fait mon métier en respectant les règles que l’Union Cycliste Internationale (UCI) m’impose. Je me suis toujours plié, bien évidemment, aux nombreux contrôles antidopage que ce sport me demande depuis des années. Je n’ai jamais eu recours à des produits interdits, ni à aucune manipulation sanguine. »

Ancien coureur de l’équipe B&B Hôtels, avec laquelle il avait notamment obtenu le titre de « super-combatif » du Tour de France en 2021, Franck Bonnamour avait rejoint sa nouvelle formation au début de la saison 2023. En janvier, il avait participé en Australie, au tour Down Under.

Comme l’avait rappelé l’équipe Décathlon-AG2R le 5 février dernier, la décision de l’UCI « s’appuie sur des contrôles effectués avant son arrivée dans l’équipe le 1er janvier 2023. » Selon nos informations, les contrôles incriminés portent sur une période entre 2016 et 2022.

Envoyer un message de fermeté totale

L’équipe tricolore, qui n’a pas licencié Franck Bonnamour mais a procédé à une rupture anticipée, le coureur étant en CDD, est tombée des nues le 5 février lors du communiqué de l’UCI. S’il est, selon elle, tout à fait logique qu’elle n’ait pas été prévenue en amont par l’instance internationale, elle reproche en revanche à Franck Bonnamour, qui était au courant des irrégularités constatées et de la procédure, de ne pas avoir informé son futur employeur. Une forme de déloyauté qui passe mal. D’autant que le recrutement du coureur était consécutif aux problèmes financiers de B&B Hôtels.

Après la révélation de l’UCI, Décathlon-AG2R a diligenté une enquête qui révélerait « plusieurs manquements » de la part de Bonnamour. Dans la réalité, la nouvelle structure tient surtout à envoyer un message de fermeté totale sur le thème : « dans le doute on ne transige plus ». Rompant ainsi avec un précédent encore tout frais.

Le précédent Alex Baudin

Le 31 juillet dernier, disqualifié par l’UCI pour la présence, lors d’un contrôle le 24 mai sur la 17e étape du Giro, de Tramadol, un antidouleur interdit par l’UCI mais ne figurant pas sur la liste des produits prohibés par l’Agence mondiale antidopage, le jeune Savoyard de 22 ans Alex Baudin avait été mis à l’écart et privé de salaire par la formation française puis réintégré le 1er janvier 2024. Il a d’ailleurs terminé deuxième du Grand Prix La Marseillaise le 28 janvier dernier.

« Peut-être que nos dirigeants veulent désormais ne plus rien laisser passer, justement parce que nous nous sommes montrés humains envers Alex, estime un membre de l’équipe. En tout cas, c’est comme cela qu’on reçoit le message. »

Franck Bonnamour devra donc se défendre tout seul. « Avec l’aide de mes avocats et de scientifiques, nous travaillons sur ma défense, a-t-il ajouté mardi. J’ai toujours été un coureur honnête, droit et propre et par conséquent ne pouvant être accusé de triche. »

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