ASSU 2000 : DEUX BRIGADIERS MIS EN EXAMEN POUR CORRUPTION DANS L'AFFAIRE JACQUIES BOUTHIER

Mis en examen pour une myriade d’infractions, dont notamment traite d’être humains et viols sur mineures, l’ex-PDG d’Assu 2000 Jacques Bouthier voit depuis plusieurs mois les plaintes se multiplier contre lui. Dans cette affaire tentaculaire, une nouvelle révélation a été faite par le journal Le Parisien. Selon ses informations du quotidien, ce dimanche 28 mai 2023, deux policiers auraient été mis en examen les 25 et 26 avril 2023 pour « association de malfaiteurs » et « corruption passive par une personne dépositaire de l’autorité publique »

Les deux policiers plaident la bonne foi

Les deux brigadiers en question sont soupçonnés d’avoir joué « un rôle en bout de chaîne » dans le coup de pression mis par Jacques Bouthier sur la principale plaignante, une femme âgée de 23 ans qui aurait été violée par l’ex-PDG d’Assu 2000. Elle l’avait filmé le 11 mars 2022, torse nu et en train de faire des avances sexuelles à une jeune Roumaine de 14 ans. Jusqu’à sa mise en examen le 17 mai 2022, Jacques Bouthier aurait multiplié les menaces et les combines pour récupérer à tout prix cette vidéo plus que compromettante.

Sous les ordres de leur brigadier-chef lui-même mis en examen dans cette affaire, deux policiers de la brigade territoriale de contact (BTC) de la Courneuve se seraient rendus plusieurs fois au domicile de la détentrice de la vidéo, accusée par leurs supérieurs de conserver de la drogue à son domicile. « Je faisais confiance à ma hiérarchie », a plaidé le plus jeune des deux. Ils se seraient rendus à trois reprises chez elle, en dehors de leur secteur d’activité et de tout cadre procédural. Leur intervention sera finalement sans succès.

Un système d’intermédiaires

Selon Le Parisien, les deux brigadiers mis en examen réfutent tout gain financier. « Je me suis fait piéger », répète l’un des fonctionnaires. « Je n’ai jamais eu d’argent, et on s’est servi de nous pour faire une pression (…) J’ai la haine depuis que je suis sorti de garde à vue (en juin 2022, ndlr). (…) Je me demande comment je peux être mêlé à une affaire aussi sordide. » « Être associé à ça, c’est atroce », affirme son collègue. Les deux policiers ont été placés sous contrôle judiciaire.

Le brigadier-chef du commissariat de La Courneuve (Saint-Denis) auquel ils répondaient aurait quant à lui été sollicité par un ex-boxeur, reconverti dans la sécurité privée, lui-même mis en examen depuis pour association de malfaiteurs et corruption active sur personne dépositaire de l’autorité publique. La Préfecture de police a confirmé avoir ouvert une enquête administrative sur plusieurs policiers pour faire toute la lumière sur cette affaire compliquée.